Carlos,Teddy and Luc.
17/01/2020
« Carlos,Teddy and Luc. »
FLORENCE ,
C’est horriblement effrayant, un africain âgé de 10 ans a été retrouvé congelé dans le train d’atterrissage d’un avion venu de Côte d’Ivoire. Le même jour un Carlos a été retrouvé en pleine forme, délicatement plié dans une valise Vuiton à bord d’un jet privé à l’aéroport de Beyrouth venu du Japon.
Carlos prépare d’arrache-pied une conférence de presse pour ne rien dire, mais ça suffit pour faire courir tout le gratin du journalisme derrière lui.
Le petit africain ne prépare plus rien du tout puisqu’il est mort.
Carlos attire les journalistes, sa bonhomie naturelle, son regard serein et doux mettent en confiance l’actionnaire et la ménagère de plus de 70 ans.
On imagine même facilement Carlos avec sa casquette de rappeur en train de slamer dans sa cuisine avec ses petits enfants.
Nous sommes déjà dans les ruines d’un monde néo-libéral dans lequel des hommes comme Carlos nous précipitent sans cesse contre les ruines qui restent encore debout.
Si Carlos avait eu la possibilité de vendre 700 millions de voitures aux chinois, il l’aurait fait sans le moindre scrupule et sans aucun problème de conscience. A la société de se démerder avec les ravages pour son environnement .
Carlos n’est rien d’autre qu’un prédateur, un tueur d’élite à la solde de tueurs pire que lui, entre eux le deal est clair : - «Tu nous rapportes quelques milliards x-temps, tu empoches quelques millions au passage et le moment venu on te largue en parachute doré au-dessus d’un paradis fiscal. »
Ca tombe bien, Carlos comme le petit actionnaire est un obsédé d’argent, jamais rassasié et cupide à l’extrême. C’est assurément le fou qu’il faut, tout ça avec la bénédiction et le regard bienveillant d’un Etat complice quand il s’agit de trafic auto- routier ou de débit d’alcool.
On comprend bien que toute morale ou prise de conscience sont inutiles à Carlos pour mener à bien sa mission : vendre un max de voitures. Carlos aura été un patron encensé par les médias et grand un serviteur des Etats français et japonais, il est clairement injuste que de vouloir l’ennuyer pour ses mauvaises relations avec le fisc nippon.
Le japonais est ingrat.
L’État français aurait dû lui-même organiser et financer l’évasion de Carlos pour bons et loyaux services rendus à la balance commerciale française et les milliers d’emplois pourris à la clé.
Le français est ingrat et faux-cul.
Dans une société telle que la nôtre à la pointe de la civilisation aliénante, on peut sans scrupule tronçonner des arbres multi-centenaires pour bétonner quelques places de parkings à merdes, mais étrangement il nous reste encore suffisamment de scrupules pour ne pas pouvoir couper Carlos en deux comme il ne le mériterait pas.
Bien à l’abri sous son cèdre, la conscience hors d’atteinte, souhaitons à Carlos une paisible retraite, loin des esprits mesquins et vengeurs tous aussi vérolés que celui de Carlos à qui ils reprochent d’avoir planqué de-ci delà quelques économies, bref d’avoir fait ce qu’ils n’auraient jamais osé ne pas faire s’ils avaient été à sa place.
En kimono, Teddy est la bête noir des tatamis, il iponise à tour de bras tous ses adversaires tel un gros baigneur faisant valser autour de lui-même ses peluches et ses jouets, rien ne lui résiste, Teddy est inébranlable.
En costume trois pièces Teddy est beaucoup moins rigolo, il devient même nocif car ce fils de pub permet à Carlos d’écouler son stock de voitures et si c’est « Teddy qui l’a dit » c’est que Carlos lui a dit de le dire.
Ce doudou crétin hors catégorie ne s’est guère serré la ceinture noire , Teddy est déjà trop gras et a déjà trop accumulé pour prendre conscience du désastre écologique absolu que représente l’automobile.
Teddy nous démontre que l’éthique du judoka est compatible avec la non éthique du publicitaire, souhaitons à Teddy d’être bientôt retourné comme une crêpe en l’enfermant dans la cage d’un vrai nounours, peut être qu’une vraie baffe d’ours permettra aux neurones de son cerveau de prendre le relais de celles de son ventre.
Le carnage écologique ne se réglera pas en étudiant des courbes, des pourcentages,
en calculant des moyennes et en mesurant les émissions de CO2 tous les trois mois.
Pas d’avantage en organisant des COPS machins pour préparer la COP truc suivante, arrive-t-on tout juste à faire rire un ours polaire en nommant Ségolène Royal « ambassadrice des pôles » chez Disney.
Nos cerveaux sont collectivement ravagés par le mythe du progrès, le travail qui rend libre, la vitesse et la pub pour nous asséner le coup de grâce.
C’est sur notre mode de pensée qu’il faut réfléchir sérieusement, c’ est une affaire de langage de mots, sans quoi rien ne se réglera. Réinterroger notre rapport au monde, se ré-approprier nos consciences, réfléchir enfin sur le sens et les conséquences de nos actes, reprendre le temps de la contemplation .
Avant que la nature ne siffle la fin de la récréation, on aurait apprécié pouvoir compter sur Luc pour dénoncer la toute puissance dans laquelle une majorité débile et brutale de l’humanité s’est installée depuis des lustres et de nous donner des pistes de réflexion pour pouvoir en sortir .
C’ est la piste automobile que Luc a choisi et l’on peut même compter sur lui pour nous aider à ne pas nous aider à faire ce travail de fond. En guise de réflexion Luc pleurniche à son angoisse qu’un jour puisse disparaître la voiture plutôt que la girafe. S’ajoutent des déclarations haineuses sur les gilets jaunes, sans honte de se mettre dans la peau d’un cheminot.
Luc est vieux et sénile, alors il a peur de tout et il nous le dit avec les moyens qui lui restent.
Pourtant avec le moteur d’une Ferrari en lieu et place du cerveau, Luc est bien équipé, ça lui permet de débiter des conneries à plus de 200 km/h, bien plus rapidement que le cerveau du gilet jaune moyen.
Le plouc bien rangé sur la file de droite à 80 km/h, il a tout le temps de bien les préparer ses conneries, de les ruminer tranquillement en écoutant la radio dans laquelle, lui, ne parlera jamais.
Entre un gilet jaune quelqu’il soit et un cheminot, il n’y a rien de commun avec un Luc Ferrarire, rien, et surtout pas le langage.
Un cheminot ne conduira jamais une Ferrari à 70 ans et Luc ne sifflera jamais trois fois dans une locomotive. Aucune comparaison n’est possible sauf dans le cerveau dégénéré de Luc.
Ce n’ est pas la motricité et beauté du Bousier ou le vol du Martinet qui émerveille cet intellectuel d’élite, non c’est la bagnole, le moteur à explosion. Notons que le moteur à explosion n’a guère évolué depuis sa création il y a plus de 150 ans, c’est toujours un piston qui monte et qui descend dans une culasse avec un rendement qui frôle les 25% contre 99 % pour la photosynthèse.
Mais Luc ne le sait toujours pas alors il se branle bêtement devant un moteur V6 à pistons multiples.
Luc Ferrarire et tous les philosophes de son acabit n’ont pas plus évolué depuis leur naissance avec le même rendement cérébral que le moteur à explosion qu’ils admirent tant.
Le mal est fait, la société dans son ensemble se branle aussi devant un losange Renault ou le logo BMW et sauf miracle les cerveaux ravitaillés par TF1 et désaltérés par Coca- cola sont irrémédiablement hors d’usage comme celui de Luc et cela ne nous permettra pas de se débarrasser de ce fléau.
C’est foutu.
Est-ce que cela valait la peine de sortir du néant pour fabriquer et admirer des voitures? Luc a répondu pour moitié à cette question existentielle essentielle et sa réponse est simple: lui il se contente de les admirer et le gueux se contente de les fabriquer en les admirant à la chaîne. Pour remercier Luc d’avoir fait ainsi évolué la conscience collective, nous ne le pendrons pas par les couilles comme il aurait fallu le faire avec son arrière grand-père Julius Ier, avant même qu’il n’est pu se reproduire.
Un acte manqué que la société paye cher à entretenir toute une descendance d’assistés dont Luc Ferrarire, un oisif républicain de luxe, arrogant et méchant.
Florence,contentons nous de condamner Luc à vivre, loger dans un appartement HLM en lui versant le minimum vieillesse en tout et pour tout, où Luc pourra s’éteindre en silence dans le bruit et les odeurs de la banlieue.
Cafoui.
Commentaires
Enregistrer un commentaire